Le loss-métal

Le Loss

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Le Loss

Le loss est la base de la technologie lossyanne. Et la source de nombreux mystères et merveilles, dont certaines ont des effets dévastateurs. On le nomme aussi le loss-métal. Il ressemble à de l’argent très brillant, ne se corrode pas -sauf dans un cas précis- et ne ternit pas. Assez mou, il a un poids un peu inférieur à celui du plomb.

Sans le loss, une bonne partie des inventions lossyannes ne fonctionneraient pas, et il revêt un certain caractère sacré, qui rajoute à sa rareté. Il est si vital, que partout le nom du monde, Loss, et le nom de ce métal, sont indéfectiblement liés.

1- Origines et propriétés :

Le loss est présent en infimes quantités partout, y compris dans les tissus de certaines flores et faunes qui en font des merveilles redoutables. Mais les gisements exploitables sont rares, et le loss est ardu à extraire, raffiner, et traiter. Les mines de loss sont donc précieuses. Et bien entendu convoitées.

Le loss est un unobtainium. En bref, un métal aux propriétés physiques plus ou moins impossibles. Le fait est que malgré son usage technologique, et son étude par les savants, le loss a un caractère aussi mystérieux et magique qu’il est considéré en général sacré.

Le loss est magnétique, et conduit l’électricité comme un supraconducteur. Mais surtout, il a la capacité de faire léviter des objets. Pas de manière forcément évidente, d’ailleurs. C’est un effet de répulsion : deux pôles de loss de même polarité se repoussent magnétiquement fortement ; mais si on les contraint à se rapprocher en luttant contre cette force, la répulsion génère un effet d’anti-gravité. A ce moment, ce qui est alors attaché à ce mécanisme, qu’on appelle moteur à lévitation, est littéralement soulevé de terre par la combinaison de force répulsive, et d’anti-gravité. Pour dix gramme de loss, on déplace ainsi cent kilos, et l’effet est un peu exponentiel. Pour un galion à pleine charge, 8 kg de loss suffisent à le faire léviter à quelques mètres au dessus du sol.

Mais forcément, un tel effet coûte de l’énergie. Le loss s’altère donc au fur à mesure qu’on le contraint à générer de la répulsion, et au bout d’un moment, il se corrode comme du vieil argent terni et attaqué par le temps. Et il perd son magnétisme et sa capacité à léviter. Il est possible de le refondre et le raffiner, pour le recycler, mais avec bien entendu des pertes irrécupérables.

Les mines de loss-métal sont en général à ciel ouvert et de grande taille. L’extraire du minerai qui l’abrite demande un long processus de raffinage proche du raffinage de l’or. Trouver des blocs de minerai plus gros que des paillettes est rare. En général pour trouver un filon de loss, on explore les régions à minerai riche en argent, et on se sert de magnétite, par aimantation, pour juger de la qualité et de la concentration du loss-métal dans les échantillons. Il va de soit que pour beaucoup de lossyans, une mine de loss est aussi sacrée que le loss lui-même, et que l’abimer, ou la rendre inexploitable est un crime impardonnable.

Enfin, les lossyans ne sont pas forcément enthousiastes à travailler dans les mines de loss-métal. La durée de vie d’un mineur ou d’un ouvrier de raffinage du loss est courte. Respirer les vapeurs du loss fondu, ou la poussière du minerai, est toxique. En cinq à sept ans -pour les plus chanceux- le loss s’est infiltré dans leur organisme qu’il ravage par cancers, effondrements de l’immunité, et autres maladies neurologiques ou pulmonaires graves. Aussi, on envoie aux mines les esclaves ; ce qui dans le monde de Loss inclue les criminels condamnés et les prisonniers de guerre. Et on s’arrange pour avoir de la main-d’œuvre disponible. Quand aux raffineries, elles sont très aérés et ventilés, et tous les travaux demandant à manipuler le minerai et les barres de loss-métal sortant des haut-fourneau sont là aussi confiés aux esclaves. Mais même les artisans spécialisés et les contremaitres de ces ateliers voient leur espérance de vie raccourcie, et on ne s’étonne pas qu’ils meurent tôt de sales maladies.

Et bien sûr, les ingénieurs qui manipulent les moteurs à lévitation ont le même souci, malgré des précautions élémentaires. Le loss est toxique par ses émanations et tout le monde le sait. Mais il est indispensable, et tout le monde fait donc avec.

2- Utilisation & merveilles du loss :

Le loss entre dans la conception de nombreuses technologies et industries basées sur le magnétisme, avant tout les dynamos, qui sont des sortes de dynamos électriques, capables de fournir des décharges qui alimentent les armes électriques par exemple, mais aussi fait briller des lampes à incandescence. Et aussi pour son pouvoir de répulsion, sur lequel est basée la technologie des armes à impulsion, les pistolets et fusils répandus dans tout Loss.

Mais on l’emploie surtout pour les moteurs à lévitation. Avec un peu de loss et un de ces moteurs, on peut alléger et soulever comme des plumes de lourdes charges, même si la durée est donc limitée. C’est d’un grand usage sur les chantiers de construction des grands bâtiments et pour déplacer de grands colis de marchandises sur les docks. La seule limite est qu’il faut un ingénieur formé à manipuler ces moteurs, et à déplacer ces charges. Et bien sûr, les moteurs à lévitation ne sont pas donnés.

Le moteur à lévitation est à la base de la technologie des navires lévitant. Oui, les navires de Loss peuvent voler. Enfin, précisément, flotter dans les airs, à environ six à huit mètres du sol ; jusqu’à douze mètre et plus pour les plus perfectionnés et les moteurs les plus puissants. Une telle invention n’est pas née d’un caprice ou de la possibilité simple de pouvoir le faire, mais des contraintes terribles que la faune de Loss fait peser sur les lossyans.

Toutes les bestioles de Loss tendent à être grosses -bien plus grosses que les humains- hostiles, et dangereuses. Croiser un troupeau de quadrupèdes brouteurs dont le cou culmine à quinze mètre de haut ne surprend aucun lossyan. Malheureusement, même les plus placides de ces créatures peuvent en cas de panique crêpiser toute caravane qui aurait le malheur de tomber sous leurs grosses papattes. Et bien sûr, Loss est fourni en prédateurs à cette échelle.

Les voyages par terre ont donc toujours été mortellement dangereux, et à moins d’une légion surarmée et entrainée, ou d’hommes vétérans de la survie dans ces milieux hostiles, les voies terrestres ressemblent plutôt à l’organisation de buffets ambulants pour fauves géants.

Et c’est là que les navires lévitant entrent en scène. Comme pratiquement tous les habitants de Loss vivent autour des Mers de la Séparation, la plupart des échanges se font par les routes maritimes. Et quand il n’y en a pas, les navires lévitant suivent les fleuves, les plaines, et les grandes pistes de transhumance des herbivores, flottant dans les airs hors de portée de la plupart des animaux de Loss, et surtout, des prédateurs. Les navires lévitant sont donc indispensables au commerce et aux échanges dans tous Loss. Bien entendu, ce n’est pas parfait. Ils sont ardus à diriger sur terre, ne peuvent se poser que sur un plan d’eau, et doivent compter au maximum avec le vent -et parfois contre, ce qui rend les choses difficiles- pour se propulser. La propulsion des moteurs à lévitation n’est pas très performante, et on les emploie avant tout pour pouvoir flotter. Les navires lévitant ne vont donc pas plus vite dans les airs, que sur les eaux.

On retrouvera le loss dans nombre d’autres usages, souvent avec le principe des dynamos à loss. On en tire des hauts-fourneaux, des armes à vibration, des canons, quelques rares et simples machines électromécaniques, par exemple. Les ingénieurs et savants lossyans font des merveilles avec ce métal et sa technologie, il serait donc difficile de tout citer.

Cependant, encore une fois, le loss-métal est rare. Il est recherché, convoité, et ne circule pas aisément.

3- Le loss dans la société lossyanne :

On l’aura compris, le loss est vital pour les lossyans ; pour leur technologie, leur armement, et leur échanges commerciaux. Il l’est tant qu’il sert d’étalon aux valeurs monétaires. Si les lossyans emploient des monnaies, elles sont touts étalonnées à l’indice de la valeur du loss. Et toutes les Cités-états, comme les plus grandes guildes marchandes, ont donc des réserves et un trésor en barres de loss-métal.

Et non seulement, il est vital, mais il est sacré. Les lois sur le vol du loss, sa destruction, son trafic, ou le vandalisme de gisements de loss sont méchantes et aboutissent toutes à finir esclave au fond d’une mine, ou mort salement en place public.

De plus, l’Eglise du Concile demande entre autres des tributs en loss, de manière régulière. Même dans les régions qui ne craignent pas vraiment la colère des Ordinatorii, on vient donc s’acquitter de son offrande en loss aux temples locaux. Pouvoir en avoir des réserves et en disposer, est donc d’autant plus important.

Par voie de conséquence, non seulement le loss est rare, et convoité -guerres, raids et pillages à ce sujet ne sont pas surprenants- mais on en use avec une certaine parcimonie. L’avantage est que peu en est nécessaire pour la plupart des machines qui l’emploient, surtout les armes. Mais les appareils et machines qui pourraient améliorer le confort individuel des habitants de Loss sont un luxe, et elles sont donc peu répandues.

A noter qu’il n’y a pas de monnaie en loss. On comprend aisément pourquoi à ses propriétés et son statut. Seules des tractations et très gros échanges se font avec des lingots de ce métal, sous haute surveillance bien sûr. Mais on trouvera des barres de loss alimentant les moteurs à lévitation partout, même si elles sont alors toujours à l’abri de coffres et boites solidement fermées et scellées.

4- Les Chanteurs et le loss :

Nous reviendrons sur un article à part concernant les Chanteurs de Loss. Mais ceux-ci sont intimement liés au loss-métal, même si personne n’y comprends rien à ce sujet. Il y a bien eu des études et recherches de faites dans ce domaine ; mais c’est une des plus grandes hérésies à l’Eglise du Concile, qui traque, détruit, et extermine toute personne connue pour faire des recherches sur le Chant de Loss.

Ce que savent la plupart des lossyans à ce sujet, c’est que les Chanteurs de Loss ne peuvent Chanter, donc user de leurs étonnants pouvoirs, que s’il y a une concentration suffisante de loss à proximité. Plus cette concentration est élevée, plus le loss entre en résonance avec les Chanteurs. La première fois que le Chant se déclare donc chez une personne en harmonie avec le loss, c’est qu’il y avait du métal en assez forte concentration à proximité -et que sa vie était en danger immédiat, car c’est l’instinct de survie et la peur qui réveillent le Chant de Loss.

Les notions de proximité et de quantité de loss pour les Chanteurs ont sans doutes été mesurées, mais c’est un savoir hérétique, voir plus haut. Mais en général, on peut affirmer que la simple présence de quelques dizaines de grammes de loss, dans un rayon d’une quinzaine de mètres, suffit à amplifier le pouvoir et le Chant des Chanteurs de Loss. Et plus il y a de loss, plus leur Chant gagne en intensité, en puissance, et en destruction, car le Chant de Loss est un pouvoir clairement porté sur la dévastation, surtout quand on n’a pas appris à en user. Ce qui bien sûr est très difficile, très rare, et on ne peut plus mal vu.

Un dernier point, peu connu, est que le loss présent près d’une personne se mettant à Chanter subit le même genre de corrosion que s’il était employé pour alimenter des moteurs. L’interaction entre le loss, et les Chanteurs de Loss est donc clairement établie, même si c’est par quelques rares érudits.

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