1- Les Prophètes

Au sommet de l’organisation de l’Eglise, il y a les Prophètes. Le nombre a toujours fluctué, entre deux, aux origines, et jusqu’à quatorze, il y a un siècle. Depuis, leur nombre semble se stabiliser aux alentours de six à huit. A l’heure actuelle, il y en a sept.

Les Prophètes ne se partagent pas véritablement de tâche ou de rôle particulier. Ils sont la voix, la loi, la vérité et l’ordre de l’Eglise. Ils prennent décision collégialement lors de conciles réguliers, sur les sujets politiques et théologique de l’Eglise, avec les cardinaux, qui le plus souvent ne sont là qu’à titre représentatifs, et comme ministres des affaires du culte chargés de rendre compte aux Prophètes et prendre leurs directives.

Les prophètes ne sont cependant que rarement ensembles, en dehors de ces Conciles. Il s’en trouve toujours plusieurs à Anqimenès, mais les trois-quarts sont en déplacement et représentation dans les cités-états accueillants les grands temples Ordinatorii. Leur travail est de prêcher le Dogme, et rappeler par la voie de leurs terribles thanataires que le Concile est tout puissant. C’est ainsi que sont organisées les fameuses exécutions publiques où une force invisible tue devant les fidèle les condamnés à mort par l’Eglise, en les découpant sauvagement, comme sciés et dépecés vivants par des lames et des griffes immatérielles. Un Prophète est intouchable, et est clairement considéré comme sacré, voir divin lui-même. Les lossyans, majoritairement, n’imagineraient même pas en contredire un, encore moins le mettre en colère.

2- Les Cardinaux & les Quaesitors

Aux ordres directs des Prophètes, se trouve les Cardinaux, et les Quaesitors.

Les premiers sont les chefs administratifs et les ministres de l’Eglise. Il y a en général un Cardinal par grande cité-état, qui représente l’autorité supérieur du Concile pour l’ensemble du culte et des Ordinatorii. Parmi les cardinaux, sont nommés par les Prophètes les ministres, chacun ayant en charge la direction de l’un des postes majeurs de l’administration de l’Eglise, qui change selon les ministères, et les périodes, mais où l’on retrouve en général les Légions de l’Ordinatori, les finances, les archives, le protocole, la culture, l’Inquisition. Chaque ministre est en charge de gérer son portefeuille, et de rendre compte aux Prophètes, mais a une assez large liberté d’action. Les cardinaux sont en général très influents, très riches, et techniquement, sont des seigneurs tout-puissants sur leur domaine, rivalisant sans mal avec les plus grands princes des cités-états.

Les seconds, les Quaesitors, sont le bras armé, les assassins, les enquêteurs, et les hommes de Hautes-Œuvres des Prophètes. Il n’y a pas beaucoup de quaesitors, et nul ne connait vraiment le mode de recrutement qui permet de les sélectionner. Tout ce que l’on sait, c’est qu’ils sont choisis, puis testés longuement et impitoyablement, parmi les jeunes recrues des Légions ordinatorii, et que tous font partie des orphelins (enfants sans parents, ou enlevés par l’Eglise pendant une croisade ou une pacification). Ils sont chargés de la sécurité des proches et familles des Prophètes, et peuvent être détachés pour veiller sur un cardinal. Mais leur principale tâche consiste à éliminer les ennemis de l’Eglise qu’il serait ardu d’atteindre de manière classique, et anticiper et neutraliser tout complot ou menace envers le Concile et ses dirigeants. Ils ne se chargent en aucune manière de justice, et il est rare qu’ils amènent un prisonnier devant un concile -bien que cela soit arrivé- pour un procès en bonne et due forme. Ce sont des tueurs froids, efficaces, et discrets. Si une bonne partie d’entre eux est reconnaissable pour leur fonction, un petit groupe est totalement anonyme et agit dans l’ombre, partout sur Loss. Mais quand un quaesitor annonce son rang, et le prouve avec le sceau des Prophètes, même les cardinaux préfèrent obtempérer.

3- Les Espiciens

Viennent ensuite les Espiciens, les chefs des grands-temples du Concile. Chaque cité-état en compte au moins un, et les plus grandes peuvent en avoir quatre ou cinq. Un espicien est un grand-prêtre, le chef d’un grand-temple et de son église, régnant sur les temples et chapelles locales, et sur ses ouailles. Un espicien est aussi, et presque « surtout » un officier militaire, au moins en théorie. Chaque espicien a comme fonction d’administrer une légion ordinatori, et de la diriger si besoin est en tant de guerre ou de croisade. Ce dernier point arrive peu, les légions sont en général sous le commandement d’un officier supérieur ordinatori, mais l’Eglise n’imaginerait pas qu’une croisade se mette en route sans au moins un ou plusieurs espiciens à sa tête.

Les espiciens ont donc, comme pratiquement tous les ordinatorii une formation militaire, et la plupart ont été officiers dans une légion. Mais il est fréquent que ce soit aussi des prêtres de temples locaux qui se voient recevoir cet honneur, ceux-ci ayant alors sans doutes passé un ou deux ans au maximum comme légionnaires, avant de devenir assistant d’un prêtre, puis prêtre eux-mêmes.

Il s’agit du plus haut grade accessible localement dans l’Eglise. Celle-ci ne désigne jamais, sauf exception, un cardinal ailleurs que dans ses fidèles de l’Hégémonie. C’est aussi la plus haute autorité qui peut être encore rencontré par les ouailles, en public, et en privé.

4- Les prêtres & les inquisiteurs

Chaque espicien règne sur un petit groupe de prêtres chargés d’administrer leur temple, école, orphelinat, caserne de légion, hospice, prison, maison des esclaves, etc… Ces prêtres forment le pilier de la hiérarchie ordinatori, et sont de rang égal aux officiers militaire des légions de l’Eglise. Mais leur rôle est avant tout civil, et local. Ils dirigent les cérémonies du culte, les bénédictions, les unions, les sacrements de la naissance à la mort, et le respect du Dogme parmi les fidèles dont ils ont la charge.

Ils sont aidés en cela par des diacres et des prévôts civils, et des ordinatorii. Ce sont les représentants de l’Eglise les plus proches du peuple, et son représentant le plus nombreux et influent, dans la mesure où aucun lossyan n’est guère enclin à aller vers les ordinatorii eux-mêmes.

Les inquisiteurs sont le sombre pendant des prêtres. De même rang, ils sont organisés en collège, et ont pour tâche de surveiller les activités civiles, et y repérer les dérives hérétiques ou qui menacent l’Eglise et le Dogme. S’ils sont très nombreux dans le nord des Plaines d’Eteocle, et dans l’Hégémonie, ils sont bien moins répandus ailleurs, où la population vit mal et résiste franchement à leur action, au point que souvent ce sont les prêtres et les espiciens eux-mêmes qui contrarient leur implantation, afin de ne pas perdre la confiance de leurs ouailles. Bref, les Inquisiteurs ne sont aimés par personne, pas même par les ordinatorii, car ces derniers les surveillent eux aussi, comme tout un chacun. Et nous ne nous étendrons pas sur les méthodes discutables et barbares de l’inquisition pour obtenir aveux et témoignages, la torture n’en est qu’une des méthodes… et pas forcément la pire de toutes, le chantage, l’enlèvement avec menace d’asservissement, le conditionnement mental, la duperie, ne sont que quelques-unes des armes servant leur cause, qui a peu de rapport avec une véritable justice neutre, et plus avec une mise en application de la terreur et de la crainte permanente.

5- Les ordinatorii

En bas de l’échelle de l’Eglise, sont les ordinatorii. C’est le seul rang ouvert aux femmes, à la condition de masquer leur visage en publique et devant tout autre ordinatori, et de ne jamais exposer leur corps (voir chapitre 1). Dans leur grande majorité, les ordinatorii sont des soldats, rassemblés en légions, et formés dans des casernes depuis leur plus jeune âge. Les vocations à devenir ordinatorii existent, mais sont peu courantes. Comme nous l’avons vu plus haut, la plupart des ecclésiastiques viennent des rangs de l’Ordinatori. Il est très rare de croiser un prêtre ou un espicien qui n’ait pas servi dans une légion, et porté le linotorci et la lance-impulseur des ordinatorii.

En soit, être ordinatori est une carrière, qui peut se prolonger dans les grades supérieurs, jusqu’à devenir officier supérieur et Haut-Commandeur de légion, un grade équivalent à celui d’espicien, et comparable à celui de général d’armée. Mais l’Ordinatori est sous les ordres des cardinaux et des espiciens, c’est la force armée de l’Eglise.

Un phénomène entamé il y a trois cent ans et qui s’est accentué, est que le modèle de légion de l’Ordinatori a été suivi par pas mal de forces militaires de cités-états, qui ont recrutés des ordinatorii pour former leurs propres légions. L’Eglise a enrayé et tenté de contrôler au mieux ce phénomène, mais le temps passant, et l’influence devenant de plus en plus grande entre pouvoir, armée, et église, il y a des légions ordinatorii entièrement financés par des princes et des villes, et qui, dans les faits, n’obéissent pas du tout à l’autorité supérieure de l’Eglise. Ils ne disposent pas du même équipement et des mêmes moyens, bien sûr, mais ils sont soumis à des règles religieuses et militaires similaires et représentent le Concile eux-aussi. Mais selon leur version, et la version des hommes qui les dirigent. C’est ainsi que les ordinatorii des légions de Cymiad sont aux limite de l’Hérésie pour l’Eglise, et que les légions de la cité portuaire de Mélisaren brandissent à leur bannière le symbole d’Apollon sous le cercle d’argent du concile, une entorse tolérée difficilement par l’Eglise locale.

Une grande partie des ordinatorii sont des « orphelins » : des enfants ayant perdus leurs parents, ou abandonnés, hommes et femmes, ou encore capturés et intégrés de force dans les casernes des légions lors d’une opération de l’Eglise sur une ville ou une communauté déclarée hérétique. L’Ordinatori veille à briser chez ses légionnaires tout lien familial, pour le recréer via une fraternité profonde et religieuse, entre les ordinatorii. La vie dans les casernes est rude, dure, et cruelle, mais elle est aussi fournie et riche en éducation, et tous les ordinatorii sont lettrés.

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