Les lossyans ne considèrent en général que trois éléments constitutif du monde, et trois vertus : La Terre qui est l’Honneur, le Feu qui est le Courage, et l’Eau qui est la Sagesse. Le fait est que tout le monde sait que l’air existe, mais il ne se voit pas, et pour eux n’entre pas dans ce qui constitue le monde réel.

Cette croyance, comme beaucoup d’autres sur Loss, n’est en rien universelle. Chez certains peuples, il y a quatre, voir cinq éléments, ou plus, y compris le bois, le métal, le vide, et j’en passe. Mais cette approche des trois éléments, et des trois vertus, est très ancienne, sans doutes antérieur à l’Eglise, qui l’a reprise pour en tirer un enseignement philosophique, rapidement récupéré et réinterprété par les différents peuples lossyans de la foi Concilienne.

Il est assez utile de connaitre cette tradition et cette croyance philosophique pour comprendre comment pensent les lossyans. Leur vision du monde, aussi variée qu’il y a de peuples et d’individus, est quand même assez éloigné de celle du commun des mortels du 21ème siècle sur Terre. Mais on y retrouve cependant des normes qui nous sont aisément accessibles. Et comme les Trois Vertus forment un des grands piliers de la mentalité lossyane, nous allons ici vous en parler.

 

La Terre, l’Honneur :

La Terre est la stabilité, la droiture, l’assurance, la source de la naissance et du foyer. Elle est l’Honneur : l’Honneur est le fait d’agir en priorité en vertu de ses convictions, en lien avec les principes partagés par son groupe, son peuple, les croyants de sa foi. L’honneur est un code de conduite qui est partagé par la communauté : on le gagne par des actes admirés par la collectivité, on subit la honte et on le perd par des humiliations que les siens réprouvent. Des trois vertus, l’honneur est la plus visible, et la plus publique, elle ne peut être cachée ou secrète.

L’honneur est ce qui définit un lossyan socialement. Sans honneur, il n’a plus de parole. Sans parole, il ne peut être considéré de confiance ou fiable : c’est un infâme, un vil. On ne l’aidera pas, et on ne le soutiendra pas. Il sera honni, méprisé, et rejeté des siens, jusqu’à l’ostracisme et au mépris.

L’honneur étant une vertu sociale et publique, elle dépend beaucoup de la culture d’origine du personnage, mais sur Loss, il y a quelques principes suivis par tous comme étant Honorables :

Le Feu, le Courage :

Le feu est l’énergie, la vivacité, la force et la renaissance ; c’est le Courage. Le Courage est le fait de surmonter sa peur, pour agir face au danger. Le Courage nécessite la peur, car c’est de l’acte d’affronter la peur que nait la vertu de Courage. C’est en cela que l’on ne parle pas d’audace, ou de témérité, qui sont plutôt des sentiments dictés par le désir, l’envie, l’orgueil ou le manque d’instinct de survie. Le courage ne se devine que difficilement chez l’individu, car il faut une situation de grand danger, et la détermination et la nécessité de surmonter la peur que crée ce danger, pour voir apparaitre le Courage.

Le Courage est une vertu très respectée des lossyans. Il est honorable pour eux de faire front au danger quand c’est nécessaire, et faire preuve de lâcheté est pour eux le signe d’une faiblesse impardonnable. Quelques points de la notion de Courage sont universels sur Loss :

L’Eau, La Sagesse :

L’eau est le calme, le mouvement incoercible qui contourne tous les obstacles, le miroir qui reflète le soi, la profondeur des abîmes, la sérénité de son ruissellement, la force qui prends son temps pour abattre les plus solides fondations. Elle est la Sagesse. La Sagesse est le fait de se conformer à une éthique, souvent commune à sa communauté, qui allie la conscience de soit et des autres à la tempérance, la prudence réfléchie, la sincérité et le discernement, afin de fonder un jugement basé sur une vision éclairé et raisonné des choses. L’homme sage devient reconnu, respecté et écouté, pour l’éclairage qu’il fournit aux autres sur leurs propres problèmes, et leurs peurs de l’inconnu.

C’est une vertu qui s’identifie vite, malgré le fait qu’elle reste intime à celui qui en fait usage. L’homme sans sagesse est impulsif, sanguin et colérique, il est irréfléchi, et doit endosser plus que tout autre les conséquences de ses emportements et de ses décisions malavisés. Les lossyans n’auront que peu de pitié à le traiter de sot, et à ne guère lui accorder de crédit. Voici les quelques points universels de la sagesse vue par les lossyans :

Trois vertus, trois éléments, trois forces, le triple triptyque :

Les trois vertus forment pour les lossyans l’ensemble des constituants de l’être, puisqu’ils sont aussi des éléments.

Nous avons donc un premier triptyque: la Terre, le Feu et l’Eau. Ils forment un second tryptique en tant que vertus : l’Honneur, le Courage, la Sagesse. Mais pour les philosophes lossyans, il y en a un troisième, qui englobe donc ainsi l’entièreté de la construction du monde pour eux : La Voix, le Corps, l’Esprit.

L’Honneur est une vertu sociale, et la Terre est donc à la source de l’Honneur, et la représente. C’est la Voix.

Le Courage nait de la décision d’agir, l’action est le Feu, le Feu est ce qui anime alors le mouvement. C’est le Corps.

Enfin, la Sagesse est une vertu spirituelle, la raison nait de l’écoulement du temps, la tempérance de la faculter à laisser le mouvement suivre son cours comme le fait l’Eau. C’est l’Esprit.

Conséquences sociales :

C’est un peu philosophique, et nettement éloigné des préoccupations terre-à-terre de la plupart des lossyans, mais cette approche du triple triptyque des Trois Vertus a des conséquences sur la manière de penser la recherche et la connaissance chez les lossyans, mais aussi d’aborder la maladie.

Pour les soigneurs lossyans, corps, esprit et voix étant intimement liés, et reliés aux vertus, et aux éléments qui constituent le corps, ils ne songent pas à aller soigner le corps, sans s’occuper de l’esprit, et sans parler, et faire parler leur patient. Il faut pouvoir englober une thérapie dans l’ensemble de ce qu’est l’individu. Et il leur parait logique qu’un homme ayant donné des coups à son Honneur ou son Courage tombe malade d’avoir maltraité ses vertus, ce qui se reporte sur son état de santé. Un médecin lossyan -nous reviendrons en détail sur la médecine lossyanne, qui donne la part belle aux symbiotes- ne s’intéresse donc pas à la maladie, ou à la blessure, mais à son malade, et à comment il s’est mis dans cet état. Cela a rendu un peu plus facile une rapide compréhension des savants lossyans de la notion d’épidémie et de contagion, car il ne leur parait pas du tout insensé que des forces malignes puissent se répandre pour déséquilibrer les Trois Vertus de tous les êtres, ou se nourrir de telle ou telle vertu.

Dans l’enseignement des enfants, le rapport du triple triptyque est enseigné dès le plus jeune âge, et appliqué au mieux, dans l’idée que sans Honneur, on ne peut décemment apprendre à discourir et discuter, sans Courage, on ne peut cultiver son corps et sa santé, et sans Sagesse, ce qu’on apprend devient inutile. C’est ce qui rends ce concept et ces vertus si répandus, car elles sont tout à fait naturelles aux lossyans comme aptes à expliquer le monde qui les entoure.

Evidemment, cela ne facilite pas forcément les choses quand il s’agit pour un chercheur, d’aller explorer des voies nouvelles, comme par exemple la vraie nature des constituants du réel -oui certains chercheurs en sont déjà à saisir l’existence de l’atome, et des molécules, et quelques-uns connaissent le principe de tableau périodique des éléments. Puisque tout est constitué de Terre, de Feu, et d’Eau, tout est constitué d’Honneur, de Courage et de Sagesse, etc… avec l’élaboration de rituels, remèdes, et solutions alchimiques qui n’ont jamais fonctionnés, mais qui coulent de source pour les lossyans, qui trouverait bizarre d’autres interprétations du monde réel. Surtout une qui sépare totalement le monde physique, d’un monde fait de vertus.

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